Inzu Lodge : une touche québécoise
Le chant du coq nous tire du sommeil, puis on perçoit l’odeur du charbon qui brûle dans les collines environnantes. Quand on ouvre la fermeture éclair, la fraîcheur du matin s’engouffre dans l’imposante tente. Mais c’est la vue sur les eaux calmes du lac Kivu, sur lequel les pêcheurs sont déjà à l’œuvre, et les montagnes du Congo, au loin, de l’autre côté, qui achève de nous réveiller. Bienvenue à l’Inzu Lodge.
Cet « éco-lodge », qui détonne dans le paysage touristique rwandais, est l’œuvre de la Québécoise Marie-Noëlle DeVito, qui s’est établie au Rwanda il y a quatre ans, après être tombée amoureuse du pays lors d’un stage en coopération internationale de Québec sans frontières.
L’endroit n’a rien d’un hôtel. Ici, les visiteurs dorment dans des tentes « de luxe » ou dans une maisonnette en bambou, toutes dotées d’un lit avec matelas. Il y a aussi un espace pour ceux qui souhaiteraient planter leur propre tente.
« Je regardais avec Bruno Blanchet et je tripais vraiment, explique-t-elle. Je trouvais que les projets qu’il visitait étaient vraiment cool. Et je me suis dit que je pourrais faire ça au Rwanda. »
L’objectif était de concevoir un établissement écologique, mais aussi de lui donner une vocation sociale. Ainsi, les bâtiments qui abritent l’accueil, la boutique et le restaurant ont été conçus avec des matériaux locaux, en respectant les traditions architecturales rwandaises.
De plus, Marie-Noëlle DeVito se fait la partisane d’un tourisme différent. « Je propose par exemple à mes clients d’aller manger chez une famille rwandaise, dans un village voisin. Ils vont cuisiner avec la famille et ils mangent ensemble. Les gens tripent vraiment. C’est pas juste du tourisme “on regarde et on passe”, ils se sentent impliqués. C’est ça que je veux développer. »